Ce que révèlent les sols de la Réserve des tourbières du Jolan et de la Gazelle
Composante essentielle des écosystèmes, les sols sont à l’interface entre les roches, la flore et la faune. Une étude réalisée dans la Réserve des tourbières du Jolan et de la Gazelle permet désormais de mieux les connaître.
Entre les roches et la vie
Les sols naissent de l’altération des roches et évoluent de façon constante sous l’influence des conditions climatiques et de la topographie des sites, mais aussi des organismes qui y élisent domicile. La diversité de ces facteurs et des espèces présentes explique que les sols sont donc des milieuxcomplexes et qu’ils se composent, au fur et à mesure du temps, d’une succession de couches variées.
Neuf types de sols présents dans la réserve
Le Syndicat mixte du Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne est gestionnaire de la Réserve naturelle régionale des tourbières du Jolan et de la Gazelle (Ségur les Villas, Cantal).
Récemment, il a confié à deux scientifiques spécialisés le soin d’étudier les sols de ce site particulier, Véronique Genevois-Gomendy et Camille Martin, de Vet’Agro Sup.
Grâce à des sondages manuels et la réalisation de deux fosses pédologiques, ils ont mis en évidence la présence de 9 types de sols, distincts du fait de leur texture, couleur, profondeur, composition, capacité de rétention d’eau, pH….
Parmi cette variété de sols, deux retiennent particulièrement l’attention :
les Histosols ; représentatifs de la réserve, ces sols sont formés de tourbe qui résulte de l’accumulation dans le temps de matière organique en décomposition dans des conditions humides et pauvre oxygène.
les Andosols ; poudreux, ces sols se forment du fait de la nature géologique volcanique des plateaux où se situe la réserve et de leur climat globalement froid et humide. Stockant de façon importante l’eau et la matière organique, ce sont des sols noirs (« ando » venant du japonais : « an » noir et « do », sol).
Sols, activités humaines et changement climatique
Les sols conditionnent les activités humaines qui y prennent place. Par exemple, selon l’importance de leurs nutriments, les sols permettent une production d’herbe plus ou moins importante pour les éleveurs. Pour le forestier, le choix d’essences adaptées aux sols est nécessaire pour garantir une bonne santé et croissance des arbres. La connaissance des sols et du fonctionnement global des écosystèmes liés est donc importante pour adapter les activités humaines qu’ils accueillent. En retour, celles-ci influencent l’évolution des sols.
Un autre facteur pourrait également impacter les sols : le changement climatique actuel. En transformant potentiellement certains composants chimiques des sols, il pourrait changer ses caractéristiques (modification de leur capacité de rétention de l’eau, de la fertilité de la terre...). Mais ces évolutions et leurs conséquences restent à ce stade trop peu connues et devront donc être étudiées plus précisément à l’avenir.
Cette étude a été cofinancée par l’Union européenne dans le cadre du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) et l’Agence de l’eau Adour-Garonne.