Le bois mort, source de vie
Le Syndicat mixte du Parc met en place l’aménagement forestier du site de Montlosier et encourage la gestion durable des forêts à l’échelle du territoire.
Le 1er aménagement forestier des parcelles boisées de Montlosier
Au siège du Parc (à Aydat), ce document planifie sur une période de 20 ans (2015/2034) la gestion de ces parcelles. Rédigé par l’Office National des Forêts en collaboration avec les services du syndicat mixte, sa vocation est de permettre la mise en œuvre d’une trame forestière fonctionnelle avec, en particulier la mise en place de deux îlots de sénescence qui permettront la préservation d’espèces patrimoniales et le suivi du vieillissement et de son cortège de biodiversité associé.
Pour le Syndicat mixte du Parc, c’est l’occasion d’illustrer la compatibilité entre gestion forestière et environnement.
Occupant environ un tiers de la surface de son territoire, la forêt joue un rôle majeur sur le Parc (écologique, paysager, économique et récréatif). Dans le cadre de la charte du Parc, le Syndicat mixte du Parc se donne notamment pour objectif de favoriser la gestion durable des forêts.
Du fait des interventions anthropiques, de nombreuses composantes du fonctionnement naturel de la forêt tendent à disparaître. Les modes de gestion mis en œuvre entraînent une artificialisation des peuplements. Les phases de vieillissement et d’écroulement des arbres sont court-circuitées par la récolte des bois durant la phase de maturité. Elles sont pourtant primordiales pour le fonctionnement de l’écosystème et pour de nombreuses espèces, dont celles qui se nourrissent de bois mort. Son volume est limité alors qu’il est source de vie et participe à la santé des forêts, en constituant une phase essentielle du recyclage de la matière et de stockage de carbone, par exemple.
70 hectares gérés durablement
Le Syndicat mixte du Parc est propriétaire d’environ 70 ha de forêts autour de son siège, le château de Montlosier à Aydat. Ces parcelles devaient faire l’objet d’un Aménagement Forestier rédigé par l’Office National des Forêts afin d’en planifier la gestion. La rédaction de ce document a été l’occasion pour le Parc de mettre en application certaines orientations de sa charte concernant l’intégration de l’environnement et de la biodiversité dans la gestion forestière.
Ainsi, deux zones (couvrant 12.54 ha au total) ont été classées en Ilots de Sénescence. Aucune intervention de gestion n’y sera réalisée afin de laisser évoluer naturellement l’écosystème forestier. Cela permettra notamment aux arbres d’accomplir leur cycle complet (de la germination à la décomposition) et aux espèces liées à la présence de bois mort, de pouvoir trouver des refuges au sein du massif forestier.
De plus, ces secteurs abritent des espèces patrimoniales (comme la Buxbaumie verte par exemple, une espèce de mousse rare) qui seront ainsi préservées par l’absence de coupe.
Des arbres morts sur pied ou au sol, des arbres présentant des micro-habitats pour la faune et la flore seront conservés sur l’ensemble des parcelles. Enfin, l’exploitation des bois sera réalisée par une gestion « jardinée », dans un traitement irrégulier (permettant d’avoir des arbres de différents âges et hauteur dans la forêt) et avec l’utilisation de techniques respectueuses des sols, comme le débardage à cheval.